Aune semaine du 2e tour de l’élection présidentielle où elle affronte pour la 2e fois Emmanuel Macron, la candidate Marine Le Pen devra faire face à une vielle affaire de taille que la justice française vient d’exhumer après que le parquet de Paris en a reçu le rapport de la part de l’office européen de lutte antifraude, l’OLAF, le 11 mars. Les procureurs français ont en effet déclaré dimanche qu’ils examinaient ce rapport accusant la candidate d’extrême droite et des membres de son parti d’avoir détourné des milliers d’euros de fonds européens. Selon le site d’investigation Mediapart, édition du samedi, le rapport de l’OLAF affirmait que Mme Le Pen et des membres du parti avaient détourné des milliers d’euros d’ »argent public euros. Aucun d’entre eux n’est accusé d’en avoir profité directement, mais de réclamer des fonds européens pour des dépenses de personnel et d’événements. « Les Français ne seront pas dupes des tentatives de l’Union européenne et des institutions européennes (…) d’interférer dans la campagne présidentielle et de nuire à Marine Le Pen » a déclaré le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, à la radio Europe 1. Et d’ajouter que son parti avait déposé deux plaintes juridiques contre l’OLAF et qu’il allait en déposer une troisième en réponse au rapport. «Je m’étonne du timing toujours fort à propos de la révélation » et de son « instrumentalisation», a réagi auprès de l’AFP Me Rodolphe Bosselut, l’avocat de Marine Le Pen, en campagne pour le second tour de l’élection présidentielle. Me Rodolphe Bosselut se dit par ailleurs « consterné par la façon dont agit l’OLAF, sans caractère contradictoire » et sur des « faits anciens de plus de dix ans » pour certains.
L’OLAF met en cause Marine Le Pen, trois autres anciens députés européens (son père Jean-Marie Le Pen, son ancien compagnon Louis Aliot et Bruno Gollnisch, membre du bureau national du RN) et l’ENL (Europe des Nations et des Libertés, groupe parlementaire d’extrême droite). L’office les accuse d’avoir détourné environ 6017.000 euros, dont il préconise le remboursement. Selon le rapport, la candidate du Rassemblement national aurait personnellement détourné environ 137.000 euros d’argent public du Parlement de Strasbourg quand elle était eurodéputée entre 2004 et 2017.
Depuis juin 2017, Marine Le Pen est par ailleurs poursuivie dans l’enquête menée à Paris sur des soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen d’assistants du parti. Elle est mise en examen pour « détournement de fonds publics » et « complicité » de ce délit dans le cadre de cette information judiciaire.