COP 28 de Dubaï

Le nouveau projet d’accord, rédigé durant une longue nuit de négociations à Dubaï, a été accepté par consensus par l'ensemble des pays du monde. Il vise à abandonner progressivement les énergies fossiles. Un acquis historique.

Les pays du monde entier ont approuvé mercredi 13 décembre par consensus à la COP 28 à Dubaï une décision appelant à une «transition» hors  des énergies fossiles. Dès l’ouverture de la séance plénière de clôture, les délégués ont adopté la décision préparée par les Emirats arabes unis, déclenchant une ovation debout et de longs applaudissements. Il s’agit d’une décision «historique pour accélérer l’action climatique», a déclaré Sultan Al Jaber, président de la conférence de l’ONU. «Nous avons une formulation sur les énergies fossiles dans l’accord final, pour la première fois», a-t-il ajouté, déclenchant de nouveaux applaudissements. «Nous devons être fiers de ce succès historique, et les Emirats arabes unis, mon pays, sont fiers de leur rôle pour y parvenir», a-t-il ajouté. «Nous quittons Dubaï la tête haute.» Trop de pression, beaucoup de manœuvres. Les  enjeux sont colossaux, la résistance trop forte… Car, pour la première fois de l’histoire de la diplomatie climatique, une conférence de l’ONU s’est concentrée  sur les énergies fossiles. Le responsable émirati n’a donc cessé de repousser la publication de la version définitive du Global Stocktake, un bilan de l’accord de Paris de 2015, censé rehausser les ambitions des Etats. Puis, il a consulté toute la nuit : les Etats-Unis, l’Union européenne, des pays comme le Bangladesh et, surtout, le ministre de l’énergie de l’Arabie saoudite, le prince Abdulaziz Ben Salman, arrivé après minuit… Un travail nocturne nécessaire  pour préparer le terrain à cette dernière journée de réunions plénières.
L’OPEP, l'organisation des pays exportateurs de pétrole, ne voulait  pas entendre parler de la fin de l'ère des énergies fossiles dont le pétrole est le principal polluant de la planète. Dans un courrier qui a provoqué l’indignation de nombreux États occidentaux, ce cartel a appelé deux jours avant la fin des travaux de la conférence  ses 23 pays membres ou associés à rejeter tout accord en ce sens en arguant  que « l'accord de Paris parle de réduire les émissions, plutôt que de choisir certaines sources d'énergie » et qu’il existe pas de «  solution ou de voie unique pour atteindre un avenir énergétique durable ». Pour les producteurs du pétrole,  c’est le début de l’heure noire….